Synopsis :
La Commémoration de 998 AEC fut considérée par beaucoup de spectateurs comme un échec. Elle devait rapprocher les peuples de Férial en les liant dans des festivités, glorifiant leur alliance face à la Vague de Mort de 988 AEC. Elle acta au contraire leur clivage culturel.
La deuxième Vague de Mort se déversa sur le continent depuis les royaumes du Nord. Sous l’impulsion et avec les fonds de la Compagnie du Griffon, les caravanes se militarisèrent. Alors qu’elles combattaient au côté des cités, les caravanes de la Guildes Marchands et Itinérants déléguèrent dans l’urgence le pouvoir de conseil continental à la plus grande délégation, celle présente à Demenys, dans l’espoir que celle-ci coordonne leurs efforts communs contre l’invasion de morts-vivants. Ils reçurent alors les décisions du conseil continental de Demenys :
- Abandonner et fuir les combats contre la deuxième Vague de Mort
- Mettre fin à toute transaction avec les Cités et retenir toutes les denrées
- Toute transaction effectuée sur les terres contrôlées par l’Empire de Libéria est affranchis de toute taxe
Dans le contexte, ces décisions choquèrent. Non seulement, il leur était imposé la lâcheté, mais pour la première fois, un conseil continental de la Guilde des Marchands ordonnait aux caravanes de ne pas vendre… un tabou, le plus grand au sein de la guilde. L’ultime sanction à disposition de la GMI, le blocus était déployé à l’ensemble du continent sauf… l’Empire de Libéria. A 2 ans de l’Hiver, cette mesure pouvait à elle seule rendre responsable de centaine de milliers de mort la GMI.
Alors, les caravanes invoquèrent le serment de la GMI, le clamèrent si haut qu’il raisonne encore dans l’air plusieurs mois après les événements :
“Aucune morale, aucune idéologie, aucun intérêt en dehors du mien et celui de la guilde ne peut m’empêcher de délivrer marchandises et services.”
Les maîtres de caravanes à travers tout le continent commencèrent à déclarer ces résolutions du conseil continental de Demenys comme contraire à l’esprit de la guilde. La tension monta si bien que tout les observateurs s’attendaient à une guerre civile interne à la Guilde… avant que la guilde ne rappelle une chose importante, ce pourquoi elle est l’institution la plus ancienne :
Elle n’est pas immuable, elle a juste appris à se réinventer perpétuellement pour perdurer.
Lorsque la crise de la deuxième Vague de Mort fut passée, tous les Maîtres de caravanes furent conviés à un nouveau conseil continental au domaine de la Famille Pontié. Sans surprise, les décisions du conseil continental de Demenys furent révoqués. L’avantage commercial octroyé sur les territoires de Libéria donna lieu à une taxe interne de la guilde sur les transactions détaxés destinées à financer les orphelinats de la GMI afin de rétablir un certain équilibre.
Néanmoins le mal était fait. Les cités avaient perdue leur confiance dans la Guilde et il fallait une action forte pour la récupérer. Le risque de voir le commerce inter cité péricliter était grand. Pire encore, l’échiquier politique risquait de se réorganiser autour de grandes alliances entrainant un risque de conflits non négligeables à travers tout le continent.
Beaucoup appelèrent à livrer les têtes des maître de caravanes responsables du conseil continental de Demenys. D’autres argumentaient que c’était l’institution qui était responsable et qu’il fallait revoir en profondeur son fonctionnement. D’autres encore réclamaient l’excommunication de la guilde pour les responsables. Alors le conseil continental de Pontié pris une décision issu d’une jurisprudence ancestrale en cas d’absence de majorité : déléguer la décision à un jury neutre composé de représentant de toutes les cités.
Le conseil établit néanmoins un cadre limitant les chefs d’accusation à 3 :
- tentative de déstabilisation économique par blocus des cités, autorisant les cités à se porter victime pour recevoir réparation
- trahison de la guilde par subordination en faveur d’une puissance extérieure
- complot ou coopération avec les forces à l’origine de la deuxième Vague de Mort
Les sanctions en cas de culpabilité, déterminée par le jury et laissé à sa discrétion, sont limitées entre 2 choix :
- l’excommunication de la guilde des marchands et itinérants
- le service de dédommagement de 10 ans auprès d’une cité lésée
Presque 18 mois s’étaient écoulés, le temps de régler les troubles, reconvoquer un conseil continental et trouver une solution. Les invitations fusèrent par mécanoptères et rendez-vous fut donné une nouvelle fois à Demenys, aux témoins, victimes et accusés de la Guilde. Il fut également demandé aux cités d’envoyer des sages afin de composer le jury qui devra trancher sur la culpabilité ou l’innocence de chaque membre de la Guilde des Marchands et Itinérants présents lors du conseil continental de Demenys.
La Guilde offre ainsi l’opportunité aux cités de se munir de marchands et itinérants compétents capables de les aider dans leur préparatifs pour passer l’Hiver dans les quelques mois restants. Car, les érudits et sages sont formels, ceci est le dernier printemps avant l’Hiver. Qui sait combien mourront lors de cette saison maudite ?